mardi 15 juin 2010

Saveur Inconnue





Ce week-end, il est chez Zoé, blonde, légère, pétillante de vie... amoureuse. Un bon champagne que l’on ne sort pas pour noël mais plutôt dans l’intimité de retrouvaille entre vieux amis, le goût en sera meilleur car, à défaut d’être exceptionnel, ne sera apprécier qu’une fois.

« Un feu de paille zoé. »

Seul dans la chambre du troisième étage.

Les volets mi-clos.

Juste de fins rais de lumière bleutée par les rideaux de soie peuvent pénétrer la chambre.

Ces intrus donnent à la pièce un charme paisible et calme.

La douceur de l'air en cette fin d'après-midi d'automne dulcifie déjà son futur sommeil.

Il est trois heures. Ses yeux se ferment derrière une mèche aussi sombre que son âme.

Plus un bruit.

Ils sont là, tous les cinq, dans le 4X4 noir chargé de bagages les ramenant à Paris.

Les deux petits dorment déjà et lui écoute d'une oreille distraite les divergences animées des critiques littéraires s'échappant de la radio.

L'œil attentif de son père pointé vers la longue file de voitures qui les attend à l’entrée de la capitale.

« Papa... »

La silhouette svelte de sa mère qui se retourne pour vérifier que le bébé va bien.

« Maman... »

Il ouvre les yeux.

Seize heures.

Le souvenir de ses parents l’embaume dans la pénombre :

Cela va faire un mois que l'on s'est quittés.

À 15 ans, je m'en rends compte ... la pauvreté de ma vie ...

Elle est touchante.

Je les vois partout, chez les gens qui s'aiment ...

Chez les gens qui ne s'aiment plus...

Je m'enroule dans mes draps, je me retourne encore.

Le sommeil ne vient pas ... il le faut pourtant.

Le monde des rêves est et restera l'unique lien ...

Entre nous.

Alors pourquoi me lever ?

Pourquoi ne pas rester ?

Cela n'empêchera pas le monde de tourner.

J'étais... je ne suis plus rien.

La vie n'a plus d'intérêt, les goûts sont fades.

Les odeurs ne m'évoquent que des couleurs abstraites et les sentiments m'indiffèrent.

Serais-je un jour capable d'effacer

De mon cœur ces ignobles pensées ?

Non...

La seule et unique issue semble être la mort.

Loin de tout, oublier, sans problèmes, sans soucis ...

Sans amis ... sans histoires ... la fin.

Cette idée me traverse comme une vague, belle et éphémère, traverse l'océan de mes pensées.

Une larme... Une larme ?

Non...

La mort, il n'y a rien après, plus un son, plus un bruit.

Entortillé dans mes draps je crois penser à cela ...

J'écoute chanter le vent ...

Je crois me lever maintenant.

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