
L’été,
L’année est passée plutôt vite en fait…
Une oreille qui s’était prêtée distraitement aux récits de futures vacances de ses amis se concentre maintenant sur le calme jardin d’une villa de pierre.
Dans ce jardin, sous les cèdres, il aime la brise qui passe dans ses cheveux noirs en caressant sa peau chlorée par l’eau de la piscine.
Les illuminations bercent son été comme une douce mélodie, un petit air des années trente qui apporte douceur et plénitude sur un été de réflexions légères et de flirts sans lendemains.
Un café doux sous la tonnelle, il relit de vieilles lettres…
« L ‘Amour est indicible…»
« Plus rien ne peu m’empêcher de penser à toi… Ton prénom résonne agréablement dans ma tête comme le va-et-vient des vagues.
Je croirais tomber amoureuse. (…) Et comment ne pas tomber amoureuse ?
Margot »
Comment ? En me connaissant… personne ne mérite le malheur que je porte.
Je l’aimais bien…
« Mon amour hélas… le temps passe »
Cette poupe de porcelaine ne l’était pas seulement par sa peau blanche, sa frange noire, sa bouche comme un rubis et ses joues aux reflets rose pâle, elle était tout aussi fragile.
Il rentre dans sa chambre. La pierre a conservée la fraicheur de l’ombre et les rideaux on tamisé l’atmosphère de la pièce…
Il fouille dans son carton à dessin.
« De vieux clichés jaunis,
Des films interdits
Au moins de 18 ans
Et des dessins d’enfant »
Le grand paradoxe de l’adolescent… tiraillé entre deux âges, il erre sans fin dans un monde au personne ne semble le comprendre.
On ne confie pas une poupée de porcelaine à un enfant… on ne confie plus un poupée de porcelaine à un adulte.
« Margot, éternelle orpheline »
Il a pris le risque, le risque de la décevoir.
Ils se sont vus, ils se sont plus. Rien d’autre.
Rien.