
Dans un petit cimetière comme on en trouve en France, si tranquille, si pittoresque que plus aucun frisson ne parcoure les visiteurs en entrant dans ce mémorial des inconnus, il entre comme un habitué.
Plus jeune, il aimait se promener dans les cimetières pour y lire les plaques et tenter de happer ne serait-ce qu’un peu de la mémoire des disparus.
« 1920-1937 »
La tristesse ne vient pas de la mort dans un cimetière… elle vient de toutes ces dates qui ne veulent rien dire… mais c’est aussi ça qu’il aimait… essayer de recréer l’histoire de cette jeune fille de dix-sept ans à la tombe toujours fleurie de roses blanches… tout a un sens.
Si le garçon y va aujourd’hui, ce n’est pas pour cette envie de réinventer le passé…
« 9 mois et 1 jours… »
Il remarque en s’asseyant sur la dalle de marbre noir, près de la photographie de sa mère, que si un enfant avait été conçu au moment de l’accident, il serait maintenant né.
« Etrange cette relation que l’on fait entre la vie et la mort… »
L’homme cherche souvent à faire des relations entre les choses opposées… peut être pour ne pas que la vie soit trop « tranchée »…
Le malheur et le bonheur, la peur et le courage, le chagrin et l’amour…
La flamme est toujours là. Il n’y croyait même plus. Mais pourtant… elle est là et elle brûle. Alors que lui n’y voyait qu’une coquille vide, il se rend compte que l’amour est là, dans son cœur.
« Margot…»
Elle est partie… elle ne voie pas la lueur.
« Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour,
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes…
On se demande encore pourquoi les cours condamnent,
Un assassin si beau, qu’il fait pâlir le jour »
Pourquoi ne voit-t-elle pas la même chose que lui ?
Ça serait si simple… si simple…
Alors l’amour fait place à la douleur.
Et dire qu’il voulais éprouver ce sentiment… cette saveur inconnue… elle est diaboliquement âpre.
Mais il reste calme… pourtant, il croit bien avoir aimer… alors pourquoi pas de pleurs ? Pourquoi ne se sent-il pas triste ?